L'origine de la Station d'Ecologie de Lamto est à
rechercher dans les études entreprises dès 1942
sur les prairies d'altitude du Mont Nimba afin d'appréhender
la structure et le fonctionnement de ces biocénoses
herbacées.
Les difficultés d'un travail prolongé sur les
crêtes du Nimba empêchèrent d'approfondir
les recherches, mais les questions soulevées restèrent.
A tel point que le Programme Biologique International leur
fût dévolu.
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Rélevé quantitatif
(Y. et D. Gillon, 1965)
©Gillon
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En 1961, le dépôt d'un dossier de Recherches Coopératives
sur Programme auprès du CNRS français fut accepté,
et apporta ainsi une solution financière et administrative
à de telles entreprises pluridisciplinaires. Il ne restait
plus qu'à trouver un site favorable. La Côte d'Ivoire
était manifestement, par sa situation géographique
et la variété de ses milieux herbacés, comme
par l'esprit de coopération qui y régnait au niveau
du Gouvernement, l'un des pays les plus appropriés à
un tel genre de travail. Une tournée conjointe de prospection
fut donc organisée durant le mois d'août 1961 à
travers tout le pays par M. Lamotte et J.-L Tournier, Directeur
du Centre des Sciences de la Nature de Côte d'Ivoire. Il apparut
alors que les savanes peu arborées -celles dont l'échantillonnage
est le plus simple- n'étaient pas fréquentes mais
que la savane à Rônier de la région de Pakobo
renfermait des faciès relativement favorables au travail
projeté. Le voisinage du fleuve Bandama pour l'approvisionnement
en eau, le site des gros rochers en face de l'actuel bâtiment
SCAF 1, l'éloignement de tout village, la non utilisation
de la savane par les habitants, emportèrent la décision.
Par l'intermédiaire de l'Ambassade de France à Abidjan,
le Directeur de l'Ecole Normale Supérieure sollicita une
autorisation officielle et le Président de la République
de Côte d'Ivoire, feu Felix Houphouët Boigny, par une
lettre datée du 27 novembre 1961, accorda son patronage à
la création de la Station. Au projet primitif de cases en
torchis et couvertes de chaumes, J.-L Tournier suggéra de
substituer une maison SCAF qu'il suffisait d'acheter. Par un hasard
extraordinaire, l'argent tomba du ciel peu après sous la
forme d'une crédit de mobilier qui échut au Laboratoire
de zoologie de l'ENS. Le bâtiment SCAF put être ainsi
monté dès le mois de février 1962, et aménagé
dans les mois qui suivirent. Peu à peu, à mesure que
le nombre de chercheurs augmentait, trois autres bâtiments
furent édifiés, le dernier en 1968 grâce à
la coopération de l'Institut d'Ecologie Tropicale de l'Université
d'Abidjan.
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