Le
projet d'une étude historique de la station est né
fin 2001 sur une idée d'Etienne Guyon (directeur honoraire
de l'ENS) et de Gaëlle Lahoreau et ave le soutien de la
Fondation de l'ENS.
Au delà de la micro-étude de l'histoire
de la station, ce travail espère restituer des facettes
originales de l'histoire des sciences naturelles à l'ENS,
de l'Ecologie française, et de la relation scientifique
et politique franco-ivoirienne.
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Piège pour la récolte
d'Insectes (Y. et D. Gillon, 1965)
©Gillon
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Le travail, qui a commencé par le repérage des sources
scientifiques disponibles et quelques entretiens, s'oriente sur
plusieurs pistes à la fois:
- Les conditions historiques de la fondation de la station et
du choix du site, à replacer dans les circonstances particulières
des indépendances guinéennes et ivoiriennes, et
dans la continuité du projet scientifique de Maxime Lamotte,
initié en 1942 au Monts Nimba (Guinée).
- Les modalités de l'implantation locale, aussi bien matérielle
que politique, notamment autour de la figure de Jean-Luc Tournier,
co-fondateur de la station et directeur du Centre IFAN d'Abidjan.
- Les acteurs institutionnels du financement et de la vie scientifique
de la station (ENS, CNRS, Orstom, Universités Ivoiriennes,
Coopération française) et leurs relations, et bien
sûr les rapports entre la station de Géophysique
et la station d'Ecologie.
- La constitution et l'évolution du projet scientifique,
sa place internationale (dans le cadre du Programme Biologique
International par exemple), son horizon théorique, les
pratiques scientifiques mises en oeuvre.
- La place de la station dans la vie scientifique ivoirienne,
son rôle de formation, et surtout son rôle local,
en tant qu'employeur par exemple, et sa perception.
- La place de Lamto dans les trajectoires individuelles des chercheurs,
et au delà, la question de l'importance de Lamto pour l'Ecologie
française.
Ces pistes, à reformuler évidemment, seront envisagées
sur la période 1962-2002, avec le souci de distinguer, en différents
temps, les adaptations aux évolutions politiques et scientifiques.
Une attention particulière sera donnée aux témoignages
oraux, pour tenter de reconstituer les conditions de vie à
la station, avec ses codes et son ambiance, et pour donner la mesure
des personnalités qui ont fait son histoire. Les techniciens
ivoiriens seront aussi placés au centre de l'analyse, en leur
donnant la parole, et une enquête de terrain tentera de cerner
la place symbolique et matérielle de la station dans son environnement
local.
Chaque voix aura donc sa place, et les personnes qui souhaitent
apporter leur témoignage parce qu'elles ont fréquenté
ou connu Lamto sont invitées à contacter : lachenal@paris7.jussieu.fr
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